quinta-feira, 8 de fevereiro de 2007

Poème érotique

Epithalame

Tes mains introduiront mon beau membre asinin
Dans le sacré bordel ouvert entre tes cuisses
Et je veux l'avouer, en dépit d'Avinain,
Que me fait ton amour pourvu que tu jouisses ?

Ma bouche à tes seins blancs comme de petits suisses
Fera l'honneur abject des suçons sans venin.
De ma mentule mâle en ton con féminin
Le sperme tombera comme l'or dans les sluices.

O ma tendre putain ! tes fesses ont vaincu
De tous les fruits pulpeux le savoureux mystère,
L'humble rodondité sans sexe de la terre.

La lune chaque mois, si vaine de ton cul,
Et de tes yeux jaillit, même quand tu les voiles,
Cette obscure clarté qui tombe les étoiles.

Guillaume Apollinaire (1880-1918) - Poèmes érotiques

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